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[L.C]
17 août 2012

IX. Romain

Je repasse de temps en temps sur le site Z.

Une façon peut-être refoulée de revisiter le site d’Aleks, ou bien pour chercher, sans véritablement chercher quelqu’un d’autre.

Comme d’habitude, personne ne me plait. J’ai du mal à me décrocher des photos. On dit toujours que l’apparence n’est que superflue, seul l’intérieur compte. Conneries, toujours. Je suis exigeant alors qu’il ne faut vraiment pas l’être pour venir visiter le mien. Je suis décidément incorrigible.

Je tombe sur un mec, assez vieux, enfin pas du ressort de Ludo, 23 ans. Il n’est pas exceptionnel, mais il a un charme. D’un premier coup d’œil, il parait un peu dealer, ou même un rebelle de la société. Il a en tout cas ce côté rock-trash que j’aime bien, mais que je n’ai jamais expérimenté. Il m’intéresse pas mal, faisons comme à notre habitude, sautons dessus.

Il est extrêmement drôle ! Aucune prise de têtes, pas mal de timidité malgré tout, et après de longs jours à se parler, il m’apprend qu’il est en couple. Ils se foutent décidemment tous de ma gueule ? Pourquoi il se connecte sur un site de rencontres, répond à mes messages, sait très bien ce que je veux, mais nuance tout de même sur sa position.

Eh bien, tant pis, tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça ! Si tu n’es pas clair, je ne vais pas l’être non plus !

Toutes nos discussions sont finalement assez ambigües, et drôles en même temps. Ce con, il me donne le sourire, parfois. Il paraît tellement naïf, et tout à fait conscient de ce qu’il fait ! De toute façon, c’est lui qui est censé poser des limites, pas moi.

Son mec habite à 800 km de lui, ils ne se voient jamais, ou presque. Ca explique tout…

Une longue relation pseudo-amicale virtuelle s’installe, en un mois. Mais j’aimerais bien le voir, moi. J’ai trop connu les limites du virtuel à l’époque, je ne recommencerai pas. Cependant, je ne me sens pas prêt à me poser pour l’instant. Mon passé me retourne la tête, je suis trop insociable et indécis, pour retrouver la confiance en moi.

Je lui propose de le voir. Il repousse, une fois, deux fois. Toujours les mêmes excuses aussi bidons les unes que les autres. J’ai compris, il est comme moi, très consciencieux,  il tient à son mec. Enfin, il décide tout seul de souffrir, en choisissant la distance au quotidien merveilleux.

A force d’insister, on obtient ce qu’on veut. Je vais chez lui.

A mon arrivée, je le surprends. Il est vraiment tout petit, et même temps assez viril, pas de manières superflues, il est vraiment charmant !

Très accueillant, dans son humble demeure. On boit le thé, on parle jeux-vidéos, en tant que Geeks qui se respectent. Il me fait rire, et même temps il est très réfléchi. Il a l’air d’avoir subi pas mal de malheurs. Il me raconte son enfance, à vivre dans une cave,  à ne pas pouvoir sortir par peur de son propre père. Il me disait qu’il a failli se faire tuer par son père, à coups de couteaux. Ça rend tout de suite la soirée moins attrayante.

Je n’aime pas les plans culs. De toute façon, je n’arriverais surement pas à faire l’amour sans une pointe de romance. Ça me rassure, dans le sens où notre « communauté » arrive à un tel point de provocation, que je m’estime heureux de ne pas leur ressembler.

Mais, pour le coup, la pointe de romance, elle est bien là. Il est quand même très très charmant.

Il a de l’humour, un vrai, et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. Il a l’air de prendre la vie du bon côté, il représente l’euphorie auquel j’ai rarement goûté.

Cette soirée, sans pour autant qu’il ne se passe quoi que ce soit, me fait oublier un court moment Aleks. Et je me rends compte que ça me fait terriblement de bien. Il y a une vie, en dehors de lui, il faut la saisir. Et c’est ce petit con, en face de moi, qui ne connait rien à mes problèmes, qui me le montre. Il m’intrigue finalement beaucoup.

Une belle soirée à parler, à ne rien faire d’autre, c’est bien mieux que le reste.

Il m’annonce qu’il n’y a qu’un lit pour nous deux. J’avais bien vu. Tant pis, c’est à ses risques !

Comme une façon de se dire qu’on est fatigués, quand on n’est finalement pas fatigués pour un rond.

On va se coucher. Je lui montre que je ne m’arrêterai pas là. Il le savait de toute façon. Il me repousse en hésitant, puis il se lâche. J’ai gagné. Au diable mes bonnes manières, marre d’être le seul à ne pas profiter de la vie.

Un moment qui laisse rêveur, et c’est en même temps totalement réel. Je découvre finalement ce que c’est, la véritable sexualité. Adieu les Ludo et les Rémy, le temps a passé, L. se découvre.

J’ai toujours rêvé de faire ce moment, où son partenaire en train de dormir dans ses propres bras. Ce moment où tu peux contempler toute la satisfaction de l’autre. Le devoir accompli.

Un peu à l’ambiance des années 60, on se fait notre nuit (presque) blanche, la clope d’après-l’amour, près de la fenêtre, à l’aube, un peu comme si notre histoire avait duré depuis si longtemps.

Il n’a pas l’air si déçu, au contraire. Certes, il a trompé son mec, mais il a eu une réaction un peu humaine. Six mois, ou un an sans même se voir, il est normal d’avoir certains besoins. Enfin bon, ce n’est pas mon problème.

Je repars, il aurait peut-être voulu que je reste, je ne sais pas. Je n’ai pas non plus le besoin d’avoir une plus grande relation, pour une fois. C’est même la première fois que je ne m’attache pas n’importe comment, à n’importe qui. C’est fait, voilà.

Sans surprise, on s’oublie, peu à peu. Plus de nouvelles. Il a surement eu des regrets, ce que je comprends. Je me demande simplement ce qu’il fout dans un merdier pareil.

C’est ce que je ne comprends pas, d’ailleurs. Si on a besoin d’autre chose, pourquoi ne pas dire « Stop », à un moment donné ? Il aurait vécu autre chose, avec moi. On avait plutôt l’air de bien s’entendre. Tant pis, je ne vais pas en chialer, je ne veux pas faire les mêmes erreurs, la vie continue.

 

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  • Voici ma première autobiographie. Je veux montrer qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la cinquantaine, ou d'avoir fait la guerre, pour avoir du recul, sur son existence. L'important est de commencer, par le commencement.
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