XV. & Evènement final - Débriefing
26 Janvier 2013.
Deux ans et demi ont passé.
J’ai pris mon appart’, et c’est fou ce que l’indépendance change une personne.
J’ai connu des moments extraordinaires et terribles à la fois. J’ai toujours cru qu’il fallait avoir connu des moments uniques dans une vie, pour avoir ce besoin de réflexion et de rétrospection. A l’approche de mes 19 ans, je ne regrette plus rien, parce que j’ai appris à prendre chaque évènement de ma vie avec un recul qui me rend aujourd’hui différent. Chacune de mes rencontres a été porteuse d’un message, d’une idée, de quelque chose de révélateur en moi.
Je suis un vrai sale type, bourré de défauts, et en même temps, je me suis rendu compte de ce que je pouvais apporter dans ce monde. J’ai conscience aujourd’hui que chaque vie est bénéfique aux autres, chacun de nous peut tirer l’autre vers le haut.
Il suffit d’abord d’en avoir envie, et d’en faire l’effort.
Peu importe la couleur de peau, la sexualité, les idées, le mode de vie, l’apparence, le caractère, le handicap, on peut aimer tout le monde. Que le monde serait meilleur si chacun prenait le temps de regarder autour de soi …
Je n’ai pas trouvé l’amour depuis. Et même si nos pulsions ne cessent continuellement de nous obliger à trouver un partenaire, je reste dans ma quête de trouver LE partenaire, celui qui n’a rien de parfait, mais qui prendrait le temps de comprendre les incroyables chapitres de ma jeune vie.
On cherche finalement tous à trouver cette personne qui saura refaire pas à pas, jours après jours, le récit de notre vie, et expliquer notre comportement et à l’améliorer. Mais en cherchant moins loin, on remarque que si l’amour idéal n’existe pas, c’est parce que le pouvoir de l’amitié est si fort, si intense, qu’elle remplit à elle seule tous ces manques.
Après tout ce temps, j'ai enfin compris qui sont vraiment ceux qui ne me laisseront jamais tomber, et après des mois de questions sans réponses, à croire que seul la solitude m'attendait au bout, j'ai compris que ceux qui me protègent ne sont pas forcément ceux qui sont le plus près de moi.
A ces personnes qui me protègent en silence quand j'ai vraiment de gros problèmes dans ma vie, ceux qui me soutiendront dans mes choix, ceux qui se tairont pour me laisser vivre ma vie, ceux qui me font aimer la vie, je les remercie du fond du cœur.
Ce soir, je ne suis pas qu'heureux, je suis soulagé. Car j’ai beaucoup pris sur moi ces derniers temps, j’ai vu ce que je pouvais améliorer seul, et ce que je ne pouvais pas faire seul. Sans tous ces soutiens dans ma vie, je ne serai jamais l’Homme que je suis devenu. Je suis pour la première fois de ma vie, fier de moi.
Deux ans et demi ont passé, et beaucoup de choses ont changé. Les fréquentations, celles qui nous manquent toujours au fond de notre cœur, et celles qui ne nous manquent plus. J’avais souvent l’impression de faire partie de la deuxième catégorie pour les autres, et aujourd’hui c’est fini.
On ne pourra pas m’enlever derrière mes défauts ma gentillesse, mon désir d’être apprécié de tous parce que je donne du meilleur de moi-même, chaque jour.
J’ai toujours eu cette peur universelle de la solitude ancrée en moi, celle qui m’empêche d’être complètement moi-même. Mais aujourd’hui, je sais y faire face. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais si on sait faire l’introspection de ses actes, et que l’on ne plait pas malgré nos efforts, il faut tourner la page. J’ai eu trop tendance à reculer dans la vie plutôt qu’avancer.
Et même si ça m’a permis d’avancer, cela reste un handicap visible sur chacun de nous. Je suis d’avis que désormais, quand on veut, on peut. Parce que rien n’est plus fort que le courage, rien ne rend plus grand ni plus fort qu’un être courageux, capable et ayant envie de surmonter toutes les épreuves de la vie.
J’aime aujourd’hui tout ce que je ne voyais pas autour de moi. La pluie représente toutes mes envies de pleurer, que j’ai contenues. Le soleil est l’amour brulant de tous les êtres sur cette Terre. Le vert est la couleur de l’authenticité, le bleu celle de la musique, le jaune celle de l’invention, le violet celle de la beauté naturelle et de la raison, et le rouge, oui le rouge, la plus belle des couleurs, est celle du savoir, de la psychologie, et de la passion.
J’aime aujourd’hui avant tout ma petite famille. Rien ne remplace les moments inoubliables d’une famille, les étreintes chaleureuses, les souvenirs gravés à jamais. Et ce qui est formidable, c’est qu’en famille, tout est si simple, parce que nous sommes liés par notre âme. Il n’est pas nécessaire de se dire « Je t’aime », c’est déjà acquis, il suffit simplement de le prouver tous les jours.
Deux ans et demi ont passé, et si c’était à refaire, je ferais surement différemment, mais il y a une chose qui resterait et dont je suis fier : C’est l’amour que je donne à mon prochain. Je ne suis certainement pas croyant, mais je suis sûr de donner plus de foi aux autres que certains religieux.
Deux ans et demi ont passé, certains sont restés, d’autres sont partis.
J’ai rompu tout contact avec mon père, étant donné nos visions différentes sur la façon d’élever ses propres enfants et de gérer le mode de vie d’un foyer.
Ma sœur et moi avons eu des différends qui rendent aujourd’hui notre relation différente que par le passé, mais l’amour qui les lie avec Charles, me rend complètement heureux.
Benjamin, Robin, et Aleksandar sont désormais de très bons amis, ils sont, avec d’autres, ceux qui me permettent aujourd’hui de rester dans le droit chemin. Je les admirerai toujours pour leur fidélité, avant tout, et leur sens de l’amitié, une valeur que j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois.
Je me suis considérablement rapproché de mes grands-parents, pour qui le sujet de ma sexualité ne sera surement jamais explicité, ce qui ne nous empêche surtout pas de passer des moments que je n’avais jamais connu de ma vie.
Marion est sorti de ma vie, après une vie quotidienne trop difficile à supporter, nos défauts réciproques m’ont révélé la véritable nature de notre relation.
Toute cette histoire m’a rendu amoureux des gens, il est vrai. Je vois en chacun de nous la possibilité d’un petit miracle : un miracle qui rendrait nos vies plus souriantes. Un miracle que certains accomplissent chaque jour, en nous faisant rire, en nous réconfortant, en nous parlant en pleine solitude…
Il y a des tas de façon de rendre la vie plus belle qu’elle ne l’est, il suffit avant tout, d’en avoir l’envie.
Ici s’achèvent ces courts chapitres.
Ces écrits auront été pour moi l’occasion de rendre mes sentiments directement en mots, sans retenue, sans censure, sans interdits.
Je voudrai avant tout remercier ma Maman, la femme la plus influente et la plus importante de ma vie, sans qui je ne serai pas qui je suis aujourd’hui, sans qui je n’aurai jamais eu la force d’écrire ne serait-ce qu’une ligne, lorsque le moral n’y était pas. Je tiens à remercier ensuite Ludy, Charles, Benjamin, Robin, Aleks, pour leur participation et leur soutien en tous points, ainsi que toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin, en bien ou en mal, à ces chapitres.
N’oubliez pas que chaque vie, même la plus contraignante, reste toujours aussi merveilleuse.
Lorris Colmon – [L.C].