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[L.C]
4 septembre 2012

Evènement E - La réussite - 19 Décembre 2011

On y arrive peu à peu. Le lycée va se terminer.

J’ai en moi ce besoin infini de réussir quoi qu’il arrive. Je ne veux rien rater. Ma scolarité est pour moi ma seule vraie fierté, mon seul véritable élément. Je crois que j’aime l’école, j’ai ce besoin inconscient de vouloir tout savoir, tout acquérir, de vouloir tout transmettre.

Je suis un impatient, un impatient de savoir, un curieux, une commère, aussi. J’ai cette envie de ne pas être niais de tout.

Souvent, je me demande si je fais tout dans le bon ordre, pour y parvenir. Mes passions passent toujours avant les choses raisonnables, les pulsions détruisent toujours mon éducation. Je sais désormais pourquoi je passe pour ce que je ne suis pas ; Parce que je ne donne pas la bonne image de moi.

Je suis un livre complet, mais fermé. Ce genre de cœur inaccessible, où les gens simples, qui ont voulu y accéder, se sont vus refermer la porte au nez. Je crois apprécier les gens, mais j’ai l’impression de n’aimer personne. Toutes les émotions sont pour moi dévalorisées lorsqu’elles sont optimistes, et me vont en plein cœur quand elles s’approchent du mal.

Ma vie n’a rien d’extraordinaire, mais on a tous une façon de se dire que chez nous, rien n’est chez comme les autres. Les autres sont les mêmes, l’enfer, c’est l’autre. La différence est pour moi une telle souffrance qu’elle m’empêche de m’exprimer, les mots ne suffisent pas pour montrer à quel point je suis éloigné de tout cet environnement, qui m’entoure, qui m’obsède, à qui je voudrais ressembler.

La réflexion me pèse, elle m’envahit presque, au point de me sentir plus bas que terre des jours et des jours. Je me demande pourquoi l’on m’a conçu ainsi. Cette sensation amère et pointue de ne plus appartenir à quoi que ce soit. Mon enfance insouciante et solitaire me manque. Nous sommes bien trop dépendants des autres, désormais.

Si ma sœur, mes amis n’avaient pas été là, je ne serai plus. Pourtant, le meilleur moyen de quitter la tristesse, ce sont nos pulsions. Celles qui vous font oublier le temps d’une journée, d’une soirée, d’une nuit… Il en existe de toutes les sortes, comme si la nature avait anticipé toute la souffrance prévisible de l’être humain.

Mais quand nos pulsions sont aussi nos motifs de désespoir, que faut-il faire ?

Point mort, frein à main. L. ne veut plus avancer, je cale de nouveau.

À une semaine de Noël, les vacances commencent. Comme d’habitude, je vais continuer à me morfondre pendant 15 jours, seul, afin d’oublier cette vie mourante, ma gueule de mort-vivant, mes relations défuntes, mais existantes.

A quoi bon refaire le passé, quand on n’aurait été seulement capables, de refaire les mêmes conneries ? Avant, je me sentais capable, mais maintenant, ma confiance m’a quittée avec Aleks.

A l’école, cela prend le même chemin. Pendant des années, on m’a annoncé que j’étais capable de grandes études. « Tu es une tête », disaient-ils. Je ne me serai rattaché qu’à cela. Je n’ai jamais travaillé, dans la vie,  comme à l’école, vivant sur mes capacités, et mes incapacités à être sérieux et appliqué, je suis décidemment une loque humaine pensante.

A force de ne plus rien foutre, on baisse en niveau, je m’en rends compte finalement aujourd’hui.

Dans le fond, je le veux, Lui, toujours pour moi, pour retrouver ma confiance, et pour rien d’autre. Le sexe est en fait, tellement accessoire. Il n’est bon que lorsqu’il est accompagné d’un amour sans concessions, un amour fait de souffrances, de domination, d’attentions, et de notre côté primitif qui nous est propre.

Je crois que je dis cela, sans vraiment en connaître le concret. Je suis incorrigible.

La réussite, c’est finalement un bien grand mot. Le but peut-être ultime. Les diplômes, les études, le job, les amours, les amis, la vie. Et j’avoue croire peu en mes chances, actuellement, et ce, dans tous les domaines. Je réfléchis déjà comme un vieux qui a loupé sa vie, parce que je sens que c’est le futur qui m’attend. On ne m’a pas disposé à être une réussite dans la vie.

La confiance n’est pas là, mais c’est dans ce sentiment d’insécurité et de désarroi, que je décide de me mettre au travail. Fiches de révision, relecture de toutes les matières, exercices type-bac… Je prends (enfin) des méthodes de travail.

Et c’est fou à quel point j’aime travailler, une fois que j’ai commencé. J’y prends goût. Je ne suis pas ces camarades qui pleurnichent devant des exercices. C’est simple, on a l’envie de bosser, et on le fait. Ou bien on ne fout rien. Moi, j’en avais marre de ne rien foutre. Me revoilà donc à la charge.

Cette remise au point arrive comme une rupture dans tous ces moments de désespoir. On a finalement peu de certitudes, pour tant de doutes. Ma seule certitude, c’est que je peux exceller à l’école, donc je profite de mon seul talent.

Si tout se passe bien, j’aurai mon bac, mon école, mon changement de vie tant voulu.. La vie sera, je l’espère, différente.

En attendant, cette année de Terminale, même si elle reste bonne ambiance, est tellement éprouvante. Je ne peux pas me laisser abattre et laisser tomber les études. Ce sont les seules fiertés de mes proches, et le seul domaine où je n’ai demandé à personne de m’aider. Je me suis toujours battu de moi-même, je ne vais pas arrêter là.

Peut-être que ma confiance reviendra à travers mon travail. Peut-être qu’il me sortira de la tête. Ou peut-être pas… Finalement, rien ne me va. Rien ne me correspond totalement. Quand je profite de quelque chose, il y a toujours ce « Mais… » dans ma tête, qui revient sans cesse, sans que je puisse l’expliquer.

Parfois, je me dis même que je n’aime plus aucun garçon. Je ne changerai jamais de bords, mais des fois, la vue d’un mec, aussi parfait soit-il, me rend amorphe de toute réaction. Je me sens incapable d’être charmant, beau, abordable, attirable, logique dans ce que je dis. Je n’ai toujours rien réussi depuis 17 ans… J’ai des envies de vomir.

Au travail, L. Oublions.

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  • Voici ma première autobiographie. Je veux montrer qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la cinquantaine, ou d'avoir fait la guerre, pour avoir du recul, sur son existence. L'important est de commencer, par le commencement.
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